Mon bébé aura 8 mois dans 5 jours, et aujourd’hui je crois que je peux vraiment affirmer voir le bout du tunnel. La fin de cette dépression post-partum qui s’est abattue sur moi avant même d’accoucher, et qui m’a brutalement terrassée pendant plus de 4 mois avant de sentir une amélioration, une pente à remonter doucement. Tout doucement.
Peut-on aimer son bébé pendant une dépression post-partum ?
Il y a des mères qui « avouent » ne pas avoir aimé leur bébé tout de suite. Je les comprends totalement.
J’ai par contre eu l’impression d’aimer mon bébé tout de suite, même encore dans mon ventre, et dès sa naissance. J’aimais cette petite boule moche que j’ai toujours trouvée craquante. Et je pense que sans ça je n’aurais pas pu survivre à la dépression post-partum par moi-même comme je l’ai fait. Une aide médicale aurait été indispensable.
Mais malgré cet amour indéniable je lui en voulais, il me pesait, je voulais en être loin, ne pas en être responsable. J’étais épuisée, je pleurais tout le temps, j’avais l’impression d’avoir fait une grosse erreur, irrémédiable. Mais la dépression post-partum, je vous en parle dans un autre article.
Le bout du tunnel, la renaissance d’une maman
Ce dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est du bout du tunnel. Parce qu’il existe. Il est là. Plus ou moins loin. C’est une sensation qui naît dès la grossesse, ces moments difficiles qu’on croit interminables, et qui pourtant ont une fin. Comme les suites de couches, dont j’ai pensé ne jamais me relever – alors qu’évidemment comme on me l’avait dit au bout de 2 à 3 semaines tout allait beaucoup mieux !
Depuis la fin de notre road trip en Europe centrale, pourtant épuisant et difficile, je ressens une amélioration de mon état et de ma relation à mon bébé. Je le comprends de plus en plus, lui en veux de moins en moins. Mais jusqu’à il y a quelques jours je ne comprenais toujours pas pourquoi on dit aux parents de « profiter de ces moments », qui pour moi semblaient encore problématiques, difficiles, loin d’être appréciables.
Et puis ça y est. Les bouffées d’amour fou sont là depuis longtemps, comme les câlins-tétées que j’adore.
Mais aujourd’hui ça a fait « clic » en moi. Je suis passée de l’autre côté de la barrière. Je suis de celles qui peuvent affirmer (ce que je ne comprenais pas jusqu’à maintenant !) aimer porter son bébé en ventral « pour pouvoir le couvrir de bisous ».
J’ai toujours voulu le bouffer, mais aujourd’hui je veux le bouffer tout le temps, toute la journée, toute la nuit.
Je suis toujours fatiguée, épuisée, même. J’ai encore du mal à accepter totalement le renoncement que représente ma façon d’élever mon enfant (mais que je n’imagine pas différente). Ma vie a encore besoin de travail. Mais je crois que je peux tirer un trait sur cette période noire, tourner la page de la dépression post-partum et « profiter de mon bébé », moi aussi !
J’ai l’impression d’enfin faire partie du club des mamans qui aiment être maman. Et franchement, c’est un gros soulagement !