Qu’est-ce qu’une consultante en lactation ?
Une consultante en lactation est une professionnelle de l’allaitement maternel et de la lactation. Sa fonction est d’aider, de conseiller et soutenir le projet d’allaitement d’une maman. (Ce n’est pas obligatoirement une femme mais comme elles sont majoritaires, je me permets de mettre cet article au féminin).
Il y a plusieurs types de personnes qui peuvent être des consultantes en lactation (sage-femme, conseillère périnatale, infirmière, médecin, pédiatre,…), le mieux étant de s’assurer qu’il s’agit d’une consultante en lactation certifiée IBCLC. Cette certification est un gage de déontologie et doit être revalidée tous les 5 ans, ce qui permet un renouvellement des connaissances régulier.
Une consultation peut durer entre 40min et 2h, se dérouler en cabinet ou à domicile. Elle coûte en moyenne entre 40 et 120€ et n’est remboursée par la sécurité sociale que si la consultante exerce comme professionnelle de la médecine (s’il s’agit d’un médecin, d’une sage-femme,…). Certaines mutuelles peuvent rembourser la consultation en entier ou en partie, il ne coûte rien de se renseigner.
Mon rendez-vous avec une consultante IBCLC
Pourquoi j’ai pris rendez-vous
Pour moi, l’allaitement était très important, et pourtant les débuts ont été difficiles et j’ai failli arrêter plusieurs fois…
Au bout d’environ 3 semaines je me suis décidée à prendre rendez-vous avec une consultante en lactation parce que j’avais encore mal quand mon bébé tétait. Comme ce n’était plus censé faire mal (ce n’est pas anormal que ce soit un peu sensible au début mais au bout de 3 semaines normalement c’est passé, et là c’était plus que de la sensibilité) j’en ai déduit qu’il devait avoir une mauvaise prise du sein. J’ai demandé de l’aide à mes sage-femmes et sur des groupes Facebook dédiés à l’allaitement, mais je n’arrivais pas à me rendre compte de ce qui n’allait pas et de ce que je devais faire. Honnêtement j’étais très fatiguée, physiquement comme mentalement, et j’avais besoin qu’on me tienne la main et qu’on me montre hyper clairement quoi faire. Je n’ai pas pu aller au rendez-vous avant les 6 ou 7 semaines après l’accouchement, comme le premier rendez-vous que j’avais pris est tombé alors qu’il était hospitalisé pour une sténose du pylore.
J’avais la chance qu’une pédiatre dont le cabinet n’était pas très loin de chez moi soit également consultante IBCLC. Comme mes sage-femmes me l’avaient conseillée comme pédiatre, j’y allais plutôt sereine. Etant pédiatre, la séance coûtait 55€ et était remboursée par la sécu avec une feuille de consultation pour moi à 25€ et une feuille de consultation pour le petit à 30€.

Le déroulement du rendez-vous avec la conseillère en lactation
Le rendez-vous a été d’une durée d’environ 40 minutes, avec un temps pour ausculter le bébé : son état de santé général, son poids, ses antécédents, ses freins de langue et de lèvre. Nous avions fait couper le frein de langue de notre bébé à la première visite du pédiatre à la maison de naissance comme j’avais des crevasses et le problème avait été éradiqué de cette façon. A priori le reste du frein restait un peu restrictif mais rien d’alarmant.
Ensuite nous avons parlé de mon problème de douleur, mes propres antécédents etc. S’en est suivi la mise au sein. Elle a observé de près la façon dont il prenait le sein, m’a expliqué que c’était pas mal mais qu’il pourrait ouvrir un peu plus la bouche et que ça me ferait moins mal comme il y aurait moins de frottement. Elle m’a donc montré sur un sein tricoté ce qu’on attendait du bébé et comment l’y aider, avec la technique du « tacos ». Si l’angle de prise était inférieur à 90°, il fallait recommencer.
Enfin nous avons parlé des pathologies possibles, parce que les douleurs que je décrivais ne venaient pas pour elle seulement d’une mauvaise prise du sein.
Le diagnostique
La décision médicale a donc été de procéder par élimination : pose d’abord d’une crème antibiotique au cas où une petite bactérie se soit incrustée en profitant de l’inflammation. Si au bout du traitement les douleurs persistaient sans amélioration, elle pensait fortement à un vasospasme. C’est l’équivalent du syndrome de Raynaut, sur les mamelons. Comme j’ai eu une maladie auto-immune étant enfant et que j’avais une très grande sensibilité l’hiver de ma grossesse (à en pleurer !), ça semblait faire sens. La bonne nouvelle c’était que dans beaucoup de cas, une cure de vitamines et des soins adaptés (pas de chaud/froid, séchage après la tétée, garder au chaud, etc.) permettait de régler le problème. La mauvaise nouvelle c’était que si ça ne fonctionnait pas, le traitement suivant était très lourd et pas hyper top en période d’allaitement.
Heureusement, s’il s’est avéré que c’était bien un vasospasme, la cure de vitamines et l’arrivée du beau temps m’en ont débarrassée !

Aller voir une consultante IBCLC, ça vaut le coup !
Tout ça pour dire que je suis très heureuse d’être allée voir une consultante en lactation et qu’elle a probablement sauvé mon allaitement (à l’heure où cet article est publié, j’en suis à plus de 8 mois), m’a permis d’enlever un des soucis sur ma longue liste de jeune maman en dépression post-partum, et m’a permis de continuer l’allaitement de façon sereine sur mes capacités à allaiter mon bébé.
Informations pratiques
Pour en savoir plus et trouver un.e consultant.e en lactation IBCLC, c’est par ici.
Ma consultation a duré presque 1h et m’a coûté 55€, presque entièrement remboursée par la sécu comme une consultation pour bébé + une consultation pour adulte, et le reste a été pris en charge par ma mutuelle.
2 comments
En tant qu’auxiliaire de puériculture, nous sommes très peu formées pour l’allaitement je trouve. Je m’en suis rendu compte lors de mon stage en PMI, car j’ai eu la chance de tomber avec une infirmière qui non seulement remplissait ses missions au sein de la PMI, mais était en plus monitrice de portage et consultante en lactation. Je me suis rendue compte que nous ne connaissions que la surface, pas forcément de méthodes pour soulager les mamans ou bébé, ni même forcément de pistes d’orientation pour apporter correctement notre aide. J’avoue avoir tout oublié mais je sais depuis ce stage que je voudrai me former en lactation !
Merci pour ton partage d’expérience ! Je pense qu’en effet les professionnel.le.s de la santé ne sont pas assez ou pas assez bien formés sur ce qui touche l’allaitement. Pourtant c’est vraiment nécessaire et je pense que ce serait bénéfique à tous (soignants, mamans et bébés). J’espère que tu auras l’occasion de te former en lactation, ce doit être vraiment passionnant – et satisfaisant d’ensuite pour se servir de ce nouveau savoir dans son travail pour soulager et encourager les mamans !